Un terroir, des terroirs
Compagnon du vigneron, le sol, fragile et vivant, constitue un patrimoine précieux, qui, avec l’homme et la plante, forme ce qu’on appelle un « système terroir ». Mais c’est aussi une donnée complexe, d’autant que la nature d’un sol peut varier d’une parcelle à l’autre.
Sur le papier, il y aurait pourtant de grandes chances pour que des sols issus d’un même matériau parental et situés dans des topographies identiques aient évolué de concert. Les ceps réagiraient alors aux mêmes contraintes, et les vins évolueraient vers un même profil œnologique.
Mais, dans la vraie vie, les différences de détail combinées à l’influence des cours d’eau et aux facteurs microclimatiques liés aux pentes, aux expositions et aux circulations des masses d’air ont abouti à une grande diversité des sols, même sur un tout petit territoire.
Produits de l’histoire des Alpes et de la Méditerranée, les 3 800 hectares de sols que compte l’aire d’appellation sont donc à la fois communs et différents, ce que révèle la géologie et ce que confirme l’expérience des vignerons.
On le sait, le territoire de l’AOC est marqué par deux grandes configurations topographiques très contrastées. Au nord, les zones de coteaux, rocheux et escarpés à l’ouest, plus doux à l’est. Au sud, de très puissants niveaux de terrasses qui occupent le large espace de la confluence de l’Isère avec le Rhône.
Mais il est possible de distinguer des territoires ou des terroirs encore plus petits en fonction de la typicité de leur sol : sols issus des remaniements caillouteux de pentes, sols issus des marnes pliocènes… Une diversité qui, couplée à la griffe du vigneron, garantit celle des profils de nos vins !