Benjamin Amblard
La Cave de Tain, la grande cave de Tain-l’Hermitage, élue cave coopérative de l’année en 2015 par La Revue du Vin de France, compte plus de 300 adhérents, dont beaucoup de jeunes viticulteurs motivés et engagés. Benjamin Amblard, 32 ans au compteur, est l’un d’eux.
Quel est ton parcours ?
Je suis installé depuis 2010 sur la commune de Larnage. Au départ, l’exploitation était entièrement dédiée à l’arboriculture mais j’avais aussi envie de travailler la vigne, ce que j’ai pu commencer à faire avec une petite parcelle en Crozes-Hermitage. Aujourd’hui, mon entreprise est double, arboricole et viticole avec maintenant 8,5 hectares de vignes en syrah, marsanne et roussanne. D’ailleurs, j’entends bien continuer à développer la partie vin, notamment en valorisant le potentiel de sélection parcellaire au niveau des terroirs de terres blanches et de granite.
Pourquoi avoir rejoint le collectif de la Cave de Tain ?
Au départ, c’est lié aux stages que j’ai réalisés chez des viticulteurs qui étaient eux-mêmes des coopérateurs. Mais la rencontre fondamentale, c’est avec un adhérent, croisé alors que j’étais en train de me renseigner pour l’acquisition de vignes en Crozes-Hermitage : il m’a longuement parlé de la Cave de Tain et aidé à me décider. Depuis, mon expérience – tant auprès des adhérents que des salariés – n’a fait que me conforter dans mon choix.
C'est-à-dire ?
D'une part, le contact des techniciens et des autres viticulteurs de la cave m'a fortement fait progresser, notamment en intégrant une approche qui intègre toutes les dimensions du développement durable, qu'il s'agisse de préserver l'environnement ou de réfléchir à la façon de travailler dans les vignes en coteaux pour gagner en confort de travail. En outre, l’investissement mené par la cave en termes de sélections parcellaires, qui renforce encore son image « terroir », est extrêmement valorisant pour l'ensemble des adhérents. En plus, le conseil d’administration de la cave a pris confiance dans la Commission Jeunes - il lui confie des projets et la laisse faire des propositions - et a su apporter des solutions pour favoriser l’installation de jeunes, comme avec la création d’un groupement foncier agricole (GFA).
Tu viens d'évoquer la Commission Jeunes. Tu en es le responsable depuis 2017 : cela consiste en quoi ?
On est entre trente et quarante jeunes viticulteurs au sein de la cave, avec un bon noyau de vingt sur lequel on s’appuie pour mettre en avant la coopérative sur des salons, des marchés ou des événements. On a aussi mis en place un réseau d’entraide pour se soutenir mutuellement en cas de coup dur. On voyage également beaucoup pour découvrir d’autres approches, en France ou à l’étranger, comme en Suisse cet hiver, et on approfondit un point technique chaque année : en 2018, c’est l’entretien des sols.
On parle beaucoup de la difficulté de s’installer quand on est un jeune viticulteur. Que peux-tu dire sur le sujet ?
Aucun jeune ne doit se dire que c’est impossible de s’installer. La Cave de Tain a par exemple mis en place des aides à l’installation. On arrive ainsi à mettre à disposition des terrains pour installer un jeune ou pour qu’il consolide son exploitation. L’’an passé, nous avons ainsi eu quatre jeunes qui se sont installés et il y en a encore cinq qui sont en train de nous rejoindre, qui plus est avec des profils variés : certains reprennent des exploitations familiales, d’autres sont le fruit de vocations personnelles, voire tardives, l’un d’entre eux a même un bac +5 dans les métiers du sport !
Contacts
Cave de Tain
22 route de Larnage 26600 Tain-l'Hermitage
+33 (0)4 75 08 20 87 -
www.cavedetain.com