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Hélène Mucyn

Hélène Mucyn

Depuis 2001, année de création du domaine, Hélène et Jean-Pierre Mucyn cultivent leurs parcelles et leurs aspirations dans leur terroir d’adoption, un archipel de vignes morcelées autour de la commune de Gervans.

Une histoire de hasard, de convictions et surtout de transmission, vécue auprès de leurs trois filles. Rencontre avec Hélène Mucyn, pour une invite à l’humilité, que ce soit dans la vie ou dans les vignes.


« Nous n’étions pas fixés sur une appellation en particulier ! »

« Il y a vingt-deux ans, nous sommes tombés amoureux d’un ancien relais des bateliers de Rhône en ruine. Nous cherchions dans différentes régions sans être fixé sur une appellation en particulier. Mais je connaissais déjà le terroir de Crozes-Hermitage. » Plantation des toutes premières parcelles de vignes, aménagement de cet ancien relais des bateliers en cuverie… Le Domaine Mucyn est lancé, entre vignes et vergers. Si bien qu’Hélène caresse aujourd’hui de nouveaux projets – œnotouristiques – qui affluent vers le Rhône. Son rêve : « rattacher notre bâtisse, auberge marinière du XVIIIᵉ siècle, au fleuve, distant de seulement 150 mètres ! ».


« C’est avant tout un travail d’équipe, une sensibilité pour le végétal en commun »

La vocation d’Hélène ? Le travail de la vigne avec ses équipes, fidèles depuis des années, pendant que Jean-Pierre se dédie à l’élaboration du vin. Mais tous deux se retrouvent à l’heure de transmettre leur expérience à leurs trois filles. « Avec Jean-Pierre, nous ne faisons rien l’un sans l’autre. Bien plus qu’une simple collaboration, nous sommes engagés à la fois dans la vigne, le vin, mais aussi pour la quête de l’excellence. C’est avant tout un travail d’équipe, une sensibilité pour le végétal en commun. Nos filles sont également très présentes sur l’exploitation… qui est un peu notre quatrième enfant ! Elles sont autant du côté de la viticulture que de l’œnologie, mais j’essaye surtout de leur transmettre une remise en question permanente sur nos méthodes de travail, je sais qu’elles sauront cultiver ce regard extérieur. »


« Nous lançons chaque saison par un travail de réflexion sur nos pratiques culturales »

Tous les vins du domaine sont certifiés en agriculture biologique depuis le millésime 2022. La démarche de conversion avait déjà été entreprise il y a une dizaine d’années, sans pour autant être revendiquée. « Il a fallu adapter nos outils, mais le travail dans les vignes reste fondamentalement le même. Nous lançons chaque saison par un travail de réflexion avec toute l’équipe sur nos pratiques culturales, notamment pour parvenir à limiter l’impact du réchauffement climatique sur notre terroir très solaire. Par exemple, pour éviter le stress hydrique, nous surveillons et ajustons si besoin le taux de matière organique et humus dans le sol. Toujours au niveau des sols, nous les décompactons pour les aérer, car l’air reste un des meilleurs isolants. Pour le travail d’entretien des vignes, nous pratiquons la taille non mutilante, qui consiste à tailler plus haut pour respecter le flux de la sève. Nous raisonnons également la suppression des entrecoeurs, les rameaux superflus, en respectant le feuillage. Puis, les vendanges en vert viennent limiter la charge sur chaque cep. Ces gestes demandent beaucoup plus de temps, de la précision et de la douceur pour ne pas blesser le pied, mais les résultats sont là avec des pousses de meilleure qualité ! »


L’esprit de famille jusque dans les cuvées Crozes-Hermitage : Les Charmeuses et Les Entrecœurs

Le vignoble de quinze hectares est composé d’une mosaïque de terroirs. À Crozes-Hermitage, les parcelles donnent naissances à deux cuvées, une blanche et une rouge. Dans « Les Charmeuses », en clin d’œil à toutes les femmes du domaine, les raisins blancs (60 % de marsanne complété par la roussanne) sont cultivés dans les terroirs les plus au nord de l’appellation sur des limons sablo-argileux en coteau, moins soumis au stress hydrique. Ainsi, les notes restent fraiches, explosives, complexes avec un joli gras en bouche. Côté rouge, la cuvée « Les Entrecœurs » a un nom emprunté aux travaux viticoles : enlever les entrecœurs consiste à passer dans la vigne au début de l’été pour supprimer les rameaux superflus. La sève se concentre ainsi dans les autres rameaux, ceux qui portent les fruits. Entrecœurs, entre deux cœurs… Ce terme technique et poétique évoque aussi l’aventure du duo Hélène et Jean-Pierre. Jean-Pierre raisonne sa vinification chaque année pour créer des vins expressifs, concentrés avec de la finesse et de l’élégance. Un régal !

 

Domaine Mucyn
27 Quartier des Îles
26600 Gervans
04 75 03 34 52 - www.mucyn.com

 

Mucyn photo bas

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