#4
Du vin et des hommes

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Du vin et des hommes

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Du vin et des hommes

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Du vin et des hommes

Le mix des influences, l’énergie de sa jeunesse et son goût de la convivialité ont fait de Berlin, quatrième ville visitée par Crozes-Hermitage après ParisBruxelles et Londres, l’une des plus intéressantes à suivre pour qui aime s’attabler ou lever un verre. Les chefs y débarquent du monde entier, les cavistes et les sommeliers n’y ont pas froid aux yeux. Ainsi, y voit-on en permanence bouillonner les talents de demain, émerger petites et (futures) grandes adresses, naître de nouvelles tendances. Laissez-vous guider.

Tim Raue

Il est probablement le chef allemand le plus connu, et l’un des plus entreprenants. Patron du resto éponyme aux deux étoiles, il rénove actuellement La Soupe Populaire, son annexe de Prenzlauer Berg qu’il a dédiée à la cuisine berlinoise.

Tim Raue est aujourd’hui passé à l’est. Mais c’est dans un quartier populaire de l’ex-Berlin-Ouest que le chef star est né et a vécu une jeunesse buissonnière. De son propre aveu, il allait peu au lycée auquel il préférait la cuisine. Toutes les cuisines. « Je suis un bâtard de la gastronomie, confie-t-il. Je m’inspire beaucoup des cuisines thaï, japonaise et surtout cantonaise. Et bien sûr, je suis aussi influencé par la cuisine française. Au final, mes plats ne sont ni occidentaux, ni asiatiques, je suis entre les deux ».

En 2007, élu chef de l’année par le Gault & Millau et détenteur d’une première étoile pour le 44, il décide de laisser parler ses envies d’Orient. « J’ai aujourd’hui quatre restaurants mais le cœur battant de ma cuisine se trouve au Tim Raue, que j’ai ouvert aux influences d’Asie ». Le petit dernier, La Soupe Populaire, rouvrira ses portes début 2017. À l’inverse, Tim Raue n’y sert que des plats berlinois inspirés par sa grand-mère.

Dans chacun, le vin tient une importance cruciale. « Le vin est mon seul hobby en dehors de la cuisine », avoue le chef. Au Tim Raue, la liste se compose d’environ 1 200 crus. « Je suis très traditionnel. La moitié de nos vins sont français. Notre sommelier se concentre sur des régions comme la Vallée du Rhône. Nous possédons ainsi une vingtaine de références en Crozes-Hermitage : des rouges et des blancs, et notamment les plus belles années : 1961, 1978 et 1990. Certains font même partie des meilleurs vins que j’ai bus dans ma vie ! »

Propos recueillis par Fanny Steyer

tim-raue.com

lasoupepopulaire.de

Sebastian Koch

L’acteur vu dans La Vie des Autres, Die Hard V, Homeland et Le Pont des Espions est un amoureux de Berlin et du vin. On a donc abordé les deux sujets.

Berlin

Il en connaît tous les recoins, les petites faiblesses, les belles histoires. Et pour cause, Sebastian Koch a grandi avec la ville, dans laquelle il a débarqué à la chute du mur, en 1989, pour signer son premier contrat au très prestigieux Schillertheater. « J’ai vécu vingt-sept ans de développement incroyable de Berlin et j’ai l’impression d’y avoir participé », raconte-t-il fièrement. Et s’il a accepté un rôle dans la cinquième saison de Homeland, la série avec Claire Danes, c’est parce que la série se tournait chez lui. « C’était vraiment un rêve de jouer dans ma ville pendant six mois ! »

Le vin

« Bizarrement, mon histoire d’amour avec le vin a commencé avec des blancs découverts en Afrique du Sud, en 1996. Ce n’est qu’ensuite que j’ai découvert les merveilleux vins allemands », confie-t-il. Pour le rouge en revanche, il préfère le savoir-faire des vignerons français. « J’aime le rouge français, sa puissance, sa profondeur, ses tanins. Il est incomparable. Je suis un fan du Bordeaux, mais je découvre toujours de nouvelles régions magnifiques. La Vallée du Rhône en fait partie. »

Marie Raymond

Happy Street Food

La cuisine de rue est chez elle à Berlin. Notre guide des meilleurs street food markets et des imbiss les plus en vue.

La cuisine de rue est une vieille affaire à Berlin, ville connue pour ses imbiss, ces gargotes traditionnelles où l’on mange directement sur le trottoir, et pour ses vendeurs ambulants de saucisses. Et bien sûr, c’est la capitale du döner kebab, spécialité importée par des immigrants turcs dans les années 70.

Mais pour la cuisine de rue comme pour tout, Berlin a l’art de la réinvention et de la mise au goût du jour. Côté imbiss, certaines sont devenues de vrais repaires à la mode ou pour initiés, où l’on se presse pour goûter au burger dont tout le monde parle ou pour savourer une currywurst.

Le phénomène le plus marquant est cependant l’essor pour ne pas dire la déferlante des street food markets où des cuisiniers de rue, aux origines souvent les plus diverses, se retrouvent aléatoirement ou à rythme régulier pour des rassemblements colorés et offrant une belle palette de saveurs et d’odeurs, certains servant même de prétexte à des concerts ou à des expos.

La blogueuse Élodie Benchereau, qui écume les adresses secrètes et insolites de la ville pour le compte du site Good Morning Berlin, nous en dresse une liste non exhaustive.

Markthalle IX

« Tous les jeudis soir, le marché couvert accueille le plus ancien street food market de la ville. Tapas, tajines, meat pies, cheesecake… C’est dans le quartier de Kreuzberg qu’on trouve les meilleurs cuisiniers de street food de Berlin ! Un dimanche par mois, l’événement se décline en petit déjeuner à l’occasion du Breakfast Market. En semaine, certains stands sont ouverts le midi. »

markthalleneun.de

Konnopke’s Imbiss

« Installé sous une station de métro aérien, cet établissement familial créé en 1947 est le repaire des amateurs de currywurst du quartier de Prenzlauer Berg. La currywurst, une saucisse coupée en morceaux et arrosée d’une sauce tomate plus ou moins pimentée de curry, est la grande spécialité de Berlin. Le mythique imbiss propose aussi des boulettes de viande et des saucisses de Francfort. »

konnopke-imbiss.de

Marheineke Markthalle

« Ouvriers, étudiants branchés et mères de famille se retrouvent à l’heure du déjeuner dans l’autre marché couvert de Kreuzberg. Chaque étal offre des produits frais vendus au détail ainsi qu’une cuisine locale ou internationale. Verres de vin, saucisses, salades grecques, burgers et plats asiatiques se côtoient sur les comptoirs. Dégustez et observez, accoudés au bar ou assis sur les chaises hautes le long des baies vitrées. »

meine-markthalle.de

Street Food auf Achse

« Située dans le quartier de Prenzlauer Berg, la Kulturbrauerei est une ancienne brasserie qui accueille aujourd’hui des boutiques, un théâtre, des salles de concert, des cinémas... Tous les dimanches, un street food market cosmopolite s’installe dans la grande cour. Le vendeur ukrainien de pelmeni y voisine avec le stand de tapioca. L’hiver, l’ambiance devient familiale et c’est autour des feux de bois que les gourmands se réchauffent. »

www.streetfoodaufachse.de

Burgermeister

« Depuis 2006, d’anciennes toilettes publiques bâties au XIXe siècle et situées sous la station de métro aérien de Schlesisches Tor, tout au bout de l’électrique quartier de Kreuzberg, forment le décor d’un nouvel imbiss aux burgers fameux. On s’y presse, autour d’une table haute ou assis sur des caisses de bières, de 11h jusqu’à 4h du matin. »

www.burger-meister.de

Kiez99

« Esprit street art et indus pour ce street food market installé dans un entrepôt désaffecté du quartier de Friedrichshain. Tous les samedis et dimanches de 12h à 22h, de jeunes restaurateurs y cuisinent à prix raisonnable. On vient aussi pour assister à des concerts, découvrir des expositions d’art ou profiter de l’ambiance. Un bar à vin devrait bientôt ouvrir ses portes. »

www.kiez99.de

Burgers & Hip Hop

« Chaque mois, le Prince Charles, club branché du quartier de Kreuzberg, invite une sélection de food trucks pour l’élection du meilleur burger de Berlin. La dégustation s’accompagne d’un concert de hip hop et se prolonge sur le dancefloor du Prince Charles. À tester, le burger au sanglier, aux champignons ou à la merguez. »

www.burgersandhiphop.com

Nouveaux visages de Berlin

La capitale allemande héberge une génération montante de jeunes chefs et sommeliers qui n’a rien à envier à celle des autres grandes villes européennes.

Nés en Allemagne ou venus d’ailleurs, ils sont nombreux les jeunes chefs ou sommeliers à converger vers Berlin, attirés par l’esprit d’une ville qui récompense l’enthousiasme. Ils y retrouvent de jeunes natifs, comme eux citoyens du monde et plein d’énergies positives.

Il en ressort un foisonnement de lieux, restaurants ou bars à vin, où l’on retrouve pour le meilleur les influences les plus diverses, restituant dans le verre ou l’assiette la dimension multiculturelle de la capitale allemande ainsi que toute sa créativité.

À Berlin, la scène gastronomique évolue à une vitesse folle et le public est très ouvert : pour un chef, c’est hyper excitant ! 

Gal Ben Moshe

Jeanne Tremsal – Le Petit Royal

La comédienne franco-allemande est l’hôtesse du Petit Royal, nouvelle adresse de Charlottenburg où hommes politiques et personnalités du monde du cinéma viennent goûter à une cuisine française pleine d’élégance ainsi qu’à l’une des plus belles cartes des vins de la ville.

www.lepetitroyal.de

Gal Ben Moshe - GLASS

À Charlottenburg, ce jeune chef israélien installé dans un étonnant cube en verre désigné par Zeller & Moye cuisine un menu unique en cinq ou sept plats, où l’enfance, la ville et l’art servent de fil conducteur. Sa cote ne cesse de grimper.

www.glassberlin.de

Jan Wilhelm Buhrmann – Filetstück

Le sommelier a signé la carte des vins du Filetstück, où l’on sert, paraît-il, la meilleure viande de Berlin grâce à un chef trentenaire épatant, Sascha Ludwig. À tel point que l’établissement de Charlottenburg a aujourd’hui fait deux petits à l’est de la ville.

www.filetstueck-berlin.de

Jan Kreuzinger – Vin Aqua Vin

À Neukölln, ce trentenaire énergique a ouvert un lieu qui tient à la fois du boudoir et de la cave à vin. Mais aussi du creuset social grâce à ses ateliers où se côtoient vieux Berlinois et nouveaux arrivants.

vinaquavin.de

Caroline Grinsted & Tobias Zeller – Muse

Elle est anglaise, lui est allemand. Ensemble, ils ont créé le Thyme Supper Club, l’un des premiers supperclubs de Berlin, où un hôte cuisine chez lui pour des invités qu’il ne connaît pas. Ça a tellement bien marché qu’ils ont créé Muse, un restaurant conçu comme un appartement.

www.museberlin.com

Allan Bourbon – Allan Breakfast Club and Wine Bar

En plein Prenzlauer Berg, ce Franco-Australien débonnaire a créé un repaire cool et souvent envahi où l’on vient à toute heure pour un verre de vin français ou manger aussie.

www.facebook.com/allansbreakfastclub

Daniel Achilles – Reinstoff

 

Né à Leipzig, le chef aux deux étoiles a travaillé dans toute l’Allemagne avant d’ouvrir le Reinstoff à Mitte en 2009, l’une des plus excitantes adresses de la ville, située dans une ancienne usine du fabricant d’ampoules Edison.

www.reinstoff.eu

Maxime Boillat – Maxim

Car il préfère les vins « libres » que « ligotés », cet ancien DJ suisse, archéologue dans une première vie, a créé Maxim, le premier bar à vin nature de Berlin, situé au nord de Mitte. On y déguste aussi d’alléchants petits plats canaille.

www.vins-cochonneries.com

Patrick Wentzel – Dóttir

Au cœur de Mitte, le Dóttir fait partie de cette nouvelle vague de restos berlinois où l’on vénère le produit. Ici, une poignée d’ingrédients donnent vie à une cuisine à l’esprit très nature. Côté liquides, le sommelier, Patrick Wentzel – même pas trente ans – aime les grands classiques mais aussi les vins d’artisan.

www.dottirberlin.com

Emmanuel Rosier – Katz Orange

Le sommelier français dispense ses bons conseils au Katz Orange, spot écolo-friendly du quartier de Mitte, où l’on peut retrouver une belle sélection de vins bio, biodynamiques ou nature.

www.katzorange.com

Willi Schlögl – Cordobar

Encore un sommelier tatoué ! Celui-ci a monté sa propre affaire à Mitte : le Cordobar, un bar à vin où l’on mange aussi bien que l’on boit. La wine list comprend de nombreuses références de vins bio, biodynamiques ou nature.

www.cordobar.net

LES WEBMAG

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