Après Paris, Bruxelles, Londres et Berlin, c’est au tour de Stockholm de se laisser découvrir en destination wine-friendly pour le compte du site de l’AOC Crozes-Hermitage. Car la capitale de la Suède, dont la côte chez les foodies est de jour en jour toujours plus stratosphérique, est aussi une ville qui, portée par des sommeliers et des chefs ouverts sur le monde et sur leur temps, a le bon goût de cultiver l’amour des vins qui, comme ceux de Crozes-Hermitage, font battre la vie plus fort. Ce webmag en est l’électrocardiogramme.
Petter
Le rappeur suédois, Petter Askergren de son nom complet, est un vrai fou de vin. À tel point qu’il a créé son propre label de vin, qu’il en importe et qu’il fait de temps à autre le sommelier pour s’amuser.
Pour Petter, le vin tient à peu près le rôle de la madeleine pour Proust. Quand on lance le sujet, c’est des souvenirs d’enfance qui remontent. Il se revoit alors, accompagnant sa mère faire les courses au monopole de vente Systembolaget dans le quartier de Södermalm pour ensuite laisser, pendant le trajet du retour dans la Volvo familiale, son esprit se nourrir des noms lus sur les bouteilles : Toscane, France, Australie, Hongrie… Le vin est une passion tenace. À vingt ans, l’envie le prend de se former à la sommellerie. Mais la musique a finalement le dessus, avec un premier album en 1998 qui en appelle d’autres. Le temps de Petter est de plus en plus accaparé par les concerts et l’écriture de nouveaux morceaux. Qu’à cela ne tienne, le vin aura sa revanche. Un jour, on lui propose de signer une cuvée. « Il a fallu quinze ans pour que je me sente vraiment prêt. Je ne voulais pas juste donner mon nom sous prétexte qu’il est un peu célèbre. Je voulais faire quelque chose de différent.
J’ai donc décidé d’apprendre tout ce que je pouvais apprendre sur le vin. » Le rappeur s’inscrit alors à l’école Vinkällan pour suivre une formation en sommellerie. « C’était comme si j’avais ouvert une boîte de Pandore, mais dans un sens positif. Je suis devenu obsédé. J’ai dévoré tous les livres que j’ai pu trouver et couru les dégustations. »
Le résultat, c’est un label – P.Lex – qui signe plusieurs cuvées mais aussi deux adresses wine-friendly dans lesquelles Petter se retrouve aujourd’hui associées (le Käk à Stockholm et le Granen, dans la station de ski d’Åre), un livre sur le vin (Vin - så funkar det), co-écrit avec Alf Tumble et un drôle d’hobby : celui de se faire employer à l’occasion comme sommelier par le Griffins, steakhouse du quartier de Norrmalm !
Tove Oskarsson Henckel
Andreas Kjörling
Sommelier de formation, il a depuis dérivé vers l’écriture et la photographie. Mais toujours en gardant le goût des beaux flacons, comme celui de la transmission.
Le goût du vin populaire
« En choisissant d’écrire sur le vin, j’ai voulu aider à sa démocratisation afin d’en donner l’accès au plus grand nombre car il ne saurait être, pour moi, réservé à une élite qui, seule, en maitriserait les codes. Si j’avais une devise, ce serait certainement celle-ci : le vin, une boisson du peuple faite pour le peuple. »
Une passion pour les vins de Crozes-Hermitage
« Mon tout premier voyage dans un vignoble, c’était dans la Vallée du Rhône ! C’est ainsi que j’ai découvert les vins de Crozes-Hermitage dont la sincérité et leur caractère avenant m’ont immédiatement touché. Je me souviens aussi en avoir aimé les notes d’épices et de fruits mûrs, ainsi que la finale envoûtante ! »
Propos recueillis par Marie Arpnäs
La vogue des bars à vin
Comme d’autres grandes villes, Stockholm pullule désormais de joyeux bars à vin drainant une clientèle de jeunes urbains de plus en plus sensibles aux valeurs que le vin porte.
Des cartes des vins à couper le souffle de l’amateur le plus exigeant, des sommeliers qui raflent tous les concours internationaux, un souci du détail à faire pâlir le Français ou l’Italien qui croirait arriver en terrain conquis, des écoles de dégustation prises d’assaut…
À Stockholm comme dans le reste de la Suède, le vin, s’il est une histoire récente, a le statut qu’on réserve aux choses importantes. Le vin, c’est bien sûr au restaurant que ça se passe – et Stockholm en compte tant – mais c’est aussi dans les bars à vin.
Inconnus voici quinze ans, ils sont aujourd’hui légion et disséminés dans tous les quartiers que compte la ville. Les patrons sont souvent jeunes et toujours très bien formés. Quant aux wine lists, elles en remontreraient à bien des adresses de chez nous.
Si la déco et les ambiances diffèrent, tous se rejoignent sur le sentiment que le vin est une affaire joyeuse. Le style ainsi est à la décontraction et l’esprit au partage tandis que les profils se révèlent finalement semblables de part et d’autre du comptoir : jeunes gens certes bigarrés mais tous des assoiffés de la vie pour qui le vin est un trait d’union, entre eux mais aussi avec une certaine idée de l’existence.
Le rouge est mis
Stockholm, ville-refuge des viandards ? Sélection non exhaustive de quelques-uns des meilleurs steakhouse de la ville, dont on se porte caution de la carte des vins.
Bien sûr, comme l’écrit Alf Tumble dans le magazine Stockholm by Crozes-Hermitage, la façon tout en épure de travailler l’élément végétal est pour beaucoup dans le changement de statut de la cuisine nordique – hier méconnue, aujourd’hui l’une des plus influentes au monde – dans le cœur des foodies, lesquels savent désormais tous placer sur une carte Copenhague, Stockholm ou Oslo, ou même Holte, Järpen et Henne.
Mais ce qu’on aime dans les assiettes des chefs scandinaves – la pureté des saveurs, la communion avec la nature et la chose sauvage – est aussi ce qu’on aura la satisfaction de retrouver chez les plus viandards d’entre-eux, et notamment à Stockholm, où il y a souvent dans les cuisines de la ville un billot avec de la belle matière dessus. Et comme les pièces racées font bon ménage avec des rouges juteux et gourmands comme ceux de Crozes-Hermitage, on ne boudera certainement pas notre plaisir.
“ Les Crozes-Hermitage sont aussi des vins extraordinaires pour accompagner plats en sauce et gibiers. ”
Expériences
Stockholm est une ville bouillonnante de créativité. Ces deux adresses, qui repoussent les limites, en témoignent chacune à sa façon.
Café Rotsunda
Le nom de cette table d’hôtes où l’on ne se rend que si l’on y a été invité est le même que celui du blog de Michel Jamais. Normal, on est ici chez chez le célèbre dégustateur, cuisinier de formation. Le maître de maison est d’ailleurs aux fourneaux, à moins que ce ne soit un grand chef de passage. Mais c’est toujours le vin qui est au centre du jeu et commande à la cuisine.
Punk Royale
Le concept : un menu unique et expérimental en vingt services conçu par les déjantés Joakim Almqvist et Kalle Nilsson. Vingt convives au maximum, des ingrédients issus des meilleurs fournisseurs et des trouvailles originales pour ne pas dire bizarres. Ainsi, ne soyez pas surpris si l’on vous sert directement dans le creux de la main.