Crozes-Hermitage par les Top Sommeliers & Retailers de NYC
Appréciés pour leur accessibilité dans leur jeunesse et leur qualité irréprochable, les vins de Crozes-Hermitage séduisent inévitablement les détaillants et sommeliers new-yorkais. Trois professionnels de Waverly Inn, Della’s, Frankly Wines et Flatiron Wine & Spirits partagent la manière dont ils intègrent ces cuvées dans leur carte. Par Vicki Denig.
Les syrahs du Rhône septentrional font depuis longtemps partie des cuvées de prédilection, à la fois des collectionneurs et des professionnels du vin. Mais avec l’augmentation constante des prix, il devient de plus en plus nécéssaire de rechercher des options au rapport qualité-prix plus avantageux. D’où le choix porté sur les vins de Crozes-Hermitage, qui proposent une alternative gourmande aux amateurs de syrah en tous genres. « La popularité du Rhône septentrional explose et de nombreux consommateurs recherchent, soit des vins au bon rapport qualité-prix, soit des cuvées à consommer sans attendre », explique Valérie Pimpinelli, acheteuse et responsable de magasin chez Flatiron Wines & Spirits. « Crozes-Hermitage offre à la fois un excellent rapport qualité-prix et des vins au plaisir immédiat ».
La porte d’entrée du Rhône septentrional
De nombreux professionnels s’accordent à dire que les vins de Crozes-Hermitage constituent un excellent point d’accès au vignoble du nord de la Vallée du Rhône, à la fois en termes de goût et de qualité. « J’aime référencer le Crozes-Hermitage en magasin parce que [les vins] ont tendance à se positionner à des prix légèrement inférieurs à d'autres appellations, et représentent donc une belle porte d’entrée pour découvrir les vins du Rhône septentrional », affirme Liz Nicholson, propriétaire de Frankly Wines et du Della’s Wine Bar. A la Waverly Inn, le directeur vins, Jeff Harding, abonde dans son sens : « Je référence toujours des Crozes-Hermitage sur ma carte parce qu’ils se trouvent au juste milieu entre le cabernet californien et les Bourgognes. Ce sont des vins classiques, d’une corpulence moyenne qui sont très lisibles en tant que mono-cépages », explique-t-il. Et Jeff Harding d’ajouter qu’à tout moment un Crozes-Hermitage blanc figure également sur sa carte des vins puisque, de la même façon, il se positionne de manière idéale entre le sauvignon blanc et le chardonnay.
Un rapport qualité-prix irréprochable
Quant à leur rapport qualité-prix, Valérie Pimpinelli estime que les Crozes-Hermitage, notamment ceux qui sont élaborés par les grands domaines sur les beaux terroirs, peuvent remplacer des syrahs bien plus chers issues d’autres appellations, qui ont tendance à se vendre à des prix plus élevés. « En magasin, nous conseillons toujours à nos clients de rechercher la cuvée d’entrée de gamme d’un grand producteur, afin de se sensibiliser au style du vigneron », détaille-t-elle. « Dans le Rhône septentrional, Crozes-Hermitage représente souvent le choix idéal pour tous ceux qui souhaitent se familiariser avec tel ou tel domaine, ainsi qu’avec une syrah française classique de manière générale ». De son côté, Jeff Harding considère que les vins de Crozes-Hermitage sont plus « conviviaux » que ceux d’autres appellations pour les consommateurs qui connaissent moins bien le nord de la Vallée du Rhône ou la syrah. « Ils offrent sans doute le meilleur rapport qualité-prix de tout le Rhône septentrional ! » s’exclame Liz Nicholson.
Des vins à déguster tout de suite
Contrairement aux cuvées issues d’autres appellations du nord de la Vallée du Rhône, Valérie Pimpinelli rappelle que la plupart des vins de Crozes-Hermitage peuvent se consommer jeunes. Et c’est souvent de cette manière que les consommateurs les apprécient. « Tous les vins n’ont pas besoin ou n’ont pas la capacité d’être conservés en cave, mais les meilleures cuvées peuvent vraiment briller avec quelques années de garde », explique-t-elle, soulignant que c’est toujours un régal d’en déguster au bout de cinq ou dix années. Quant à sa manière de les apprécier, elle affirme connaître peu de vins gastronomiques qui soient aussi polyvalents ou accessibles que ceux de Crozes-Hermitage. « Je dégusterais volontiers du Crozes avec toute pièce de viande rouge (surtout l’agneau), un plat à base de légumes relativement consistant (aubergine à la parmigiana, légumes grillés), ou tout simplement avec de la charcuterie », confie-t-elle. Jeff Harding, quant à lui, dit privilégier les vins de Crozes-Hermitage pour associer à des viandes rouges mijotées, mais aussi des plats à base de gibier et du canard. « Les vins représentent un bon compromis pour les gens qui consomment différents plats à table », estime-t-il, faisant allusion à leur très grande polyvalence. Pour sa part, Liz Nicholson trouve que les vins de Crozes-Hermitage se marient bien avec les grands classiques du barbecue et des viandes grillées, mais aussi avec la cuisine chinoise et d’autres cuisines asiatiques. « La salinité s’accorde bien avec le soja et d’autres saveurs salées, puis les tannins fondus adoucissent les plats assez relevés », note-t-elle, constatant par ailleurs que les vins prennent véritablement vie lorsqu’ils sont servis légèrement frais. Pour ce qui est des maisons incontournables, Jeff Harding cite Guigal, Alain Graillot, Vidal-Fleury, Gilles Robin et Jaboulet parmi ses préférées. Valérie Pimpinelli le rejoint sur Alain Graillot, ajoutant J.L. Chave, Matthieu Barret et Vincent Paris. Pour sa part, Liz Nicholson révèle que son magasin référence du Crozes-Hermitage du Domaine des Entrefaux de manière régulière, mais a également proposé des cuvées élaborées par Gilles Robin, Vincent Paris et Matthieu Barret.
